Le gouvernorat de Nabeul s’est hissé en tête de la production de grenade en Tunisie cette saison, devançant ainsi toutes les autres régions avec une récolte dépassant les 20.000 tonnes, sur un total national de 100.000 tonnes.
Cette performance remarquable témoigne de l’intérêt croissant des agriculteurs locaux pour ce fruit, dont la popularité ne cesse d’augmenter tant sur les marchés nationaux qu’internationaux.
Dans ce contexte, un atelier organisé ce jeudi sur la lutte biologique contre les nuisibles de la grenade a permis de mettre en lumière l’expansion de cette culture dans la région.
Imed El Bay, Président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul (URAP), a expliqué dans une déclaration à l’agence TAP que cette augmentation significative de la production est principalement due aux changements climatiques et à la salinité croissante des eaux des puits.
Ces facteurs ont poussé les agriculteurs à se tourner vers la culture de la grenade, qui présente une plus grande résistance face à ces conditions. El Bay a également précisé que la surface cultivée dépasse désormais les 1.500 hectares, et cette tendance devrait continuer à croître au fil des saisons, illustrant ainsi l’intérêt de plus en plus marqué des producteurs pour cette culture, qui s’affirme comme une alternative économique prometteuse.
Cet atelier, réunissant des spécialistes et des professionnels du secteur agricole, avait pour objectif de présenter des méthodes de lutte biologique contre les ravageurs, telles que l’introduction d’insectes bénéfiques, pour garantir une production de grenades de haute qualité.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance de plus en plus forte parmi les agriculteurs qui privilégient des pratiques durables, contribuant ainsi à la préservation de l’environnement et à la réduction de l’usage de produits chimiques nuisibles.
De son côté, Messaoud Mars, professeur à l’Institut Supérieur Agronomique de Chott Mariem, a souligné l’importance d’améliorer la qualité de la production en optimisant les techniques de soin des arbres de grenade, en choisissant les variétés les mieux adaptées à la région et en protégeant les cultures contre les maladies et les ravageurs. Ces efforts visent à accroître la productivité tout en améliorant la qualité des fruits, consolidant ainsi la position de la grenade tunisienne sur les marchés internationaux.
Pour sa part, Asma Ben Salem, propriétaire d’un laboratoire spécialisé dans l’élevage d’insectes bénéfiques, a souligné la nécessité de soutenir le secteur agricole en adoptant la lutte biologique comme méthode alternative efficace pour combattre les nuisibles. Elle a ajouté que ces solutions durables contribuent à maintenir l’équilibre écologique tout en répondant aux défis posés par les changements climatiques, qui affectent de plus en plus le secteur agricole.